Rapport général sur la consommation et le crédit aux particuliers
Rapport général sur la consommation et le crédit aux particuliers,
1998
Publications Rapport général sur la consommation et le crédit
aux particuliers 1998
L'Observatoire du Crédit et de l'Endettement s'est attaché cette
année à publier un Rapport général sur la consommation
et le crédit aux particuliers. L'analyse détaillée et le
volume de données statistiques rassemblées offrent une vision,
dans le temps et dans l'espace, des tendances liées à la consommation,
au crédit et à l'endettement des particuliers.
Le lecteur peut ainsi comprendre l'influence de la conjoncture économique
sur l'évolution de la consommation des particuliers et sur le développement
du marché du crédit, dans un environnement toujours plus concurrentiel.
Par ailleurs, le rapport analyse la nature et le niveau d'endettement et de
surendettement des ménages belges et présente les grands principes
de la nouvelle loi sur le règlement collectif de dettes pour ensuite
la comparer avec les principaux systèmes de faillite civile mis en place
dans quelques Etats membres de l'Union européenne.
L'ouvrage comprend quatre parties dont les principaux enseignements sont les
suivants:
La faible évolution du pouvoir d'achat depuis 1993 associée à
un déficit de confiance des consommateurs ont fortement influencé
les comportements de consommation. Ceux-ci sont caractérisés par
le report persistant des achats et par le besoin de rassurance ressenti par
les individus. Parallèlement, les ménages ont adopté un
comportement de prudence dans la gestion de leur budget ménager et ont
privilégié certains postes de consommation. Les dépenses
de transports, de communications, de loisirs et de santé occupent, en
parts relatives, une place grandissante dans le budget des ménages, au
détriment des dépenses d'alimentation, d'habillement et d'équipement
de la maison.
L'enquête sur le budget des ménages réalisée par
l'Institut National de Statistiques confirme cette évolution. Cette enquête
permet en outre de structurer la consommation des ménages selon plusieurs
critères socio-économiques et notamment selon la catégorie
de revenus des ménages. Cette dernière analyse laisse entrevoir
de grandes disparités de consommation. Les 25% des ménages les
plus pauvres consomment trois fois moins que les 25% les plus riches.
Dans l'exercice de leurs activités, les banques belges évoluent
dans un environnement en profonde mutation marqué essentiellement par
la dérégulation, l'essor des nouvelles technologies de l'information,
la concurrence accrue des acteurs non bancaires et l'instauration de l'Union
Economique et Monétaire. Par ailleurs, les inquiétudes des ménages
affectent doublement le marché du crédit: en réduisant
les dépenses de consommation et en diminuant la part de leur financement
à crédit. Face à cette nouvelle donne, les prêteurs
ont adapté leurs stratégies d'offre, leur politique commerciale
et leur politique de risque.
La production totale de nouveaux crédits a augmenté en nombre
de contrats et en valeur (+6.8%) au cours de l'année 1997. De son côté,
l'encours a progressé de 6.5% atteignant 409.4 milliards de francs en
fin d'année. Au niveau structurel, les mouvements entamés précédemment
se confirment. Les prêts à tempérament représentent
72% de l'encours total des crédits à la consommation et la part
des ouvertures de crédit est plus importante que celle des ventes à
tempérament. En 1997, l'encours total des ouvertures de crédit
s'élevait à environ 80 millliards de francs et le montant total
des découverts autorisés était lui de 211.5 milliards de
francs.
L'achèvement du marché unique jouera un rôle sur le développement
du marché du crédit hypothécaire. Les prêteurs bénéficieront
de l'existence d'un vaste marché des capitaux et de la suppression des
tracasseries liées aux monnaies nationales. Cependant, la création
du grand marché hypothécaire reste malaisée. Les divergences
des dispositions nationales (au plan juridique ou fiscal) qui régissent
les marchés nationaux entravent son harmonisation.
L'encours total du crédit hypothécaire pour l'ensemble des Etats
membres s'est élevé à 2 423 milliards d'Ecu en 1997. Le
volume d'activité observé sur les différents marchés
nationaux s'analyse suivant une coupe géographique Nord-Sud. Les volumes
d'activités les plus importants s'enregistrent dans les principaux pays
du Nord (Allemagne, France, Pays-Bas et Royaume-Uni) alors que la Grèce
et le Portugal affichent une production beaucoup plus faible. La Belgique, le
Danemark, l'Italie et l'Espagne présentent un encours moyen variant entre
42 et 104 milliards d'Ecu.
En Belgique, les taux d'endettement sont de: 59% pour la tranche d'âge
15-34 ans; 63% pour la tranche d'âge 34-55 ans; 60%, 61%, 62% pour les
ouvriers, employés, indépendants et de 69% pour les couples avec
enfants. Le remboursement du/des crédit(s) à la consommation et
le coût de l'habitation représentent en moyenne 35% des revenus
mensuels nets des ménages confrontés à ces deux types de
charge.
Au cours des cinq dernières années, la production de crédits
a augmenté moins rapidement que par le passé. Les prêteurs
ont adapté leurs stratégies d'offre en élargissant l'accès
au crédit: l'ouverture de crédit se développe et par le
biais du découvert bancaire, les ménages modestes reçoivent
des crédits qu'ils mettent en œuvre au travers de cartes de types
divers. Or, les charges de crédit, même limitées, sont vite
insupportables lorsque les revenus sont modestes.
En Belgique, 2.5% des ménages ont des difficultés de paiement
(3.2% pour la tranche d'âge 34-55 ans). Le taux est porté à
7.5% pour les ménages qui recourent à des petites crédits
de moins de 100 000 francs. Les retards de paiement portent sur le crédit,
les charges de gaz et d'électricité, les impôts et taxes,
le loyer, le téléphone et l'eau.