Les interdits bancaires fichier banque de france
Les fichiers des banques
Les banques ont à leur disposition un certain nombre de fichiers tenus
par la Banque de France qui leur permettent de connaître notamment les mauvais
payeurs ou les entreprises en difficulté. Tous ces fichiers peuvent être
consultés par l'ensemble des établissements de crédit et
La Poste.
Si un particulier veut connaître sa situation au regard de l'un de ses
fichiers, il doit se déplacer en personne dans les comptoirs de la Banque
de France muni d'une pièce d'identité ; la Banque de France lui
communiquera verbalement les informations concernant les incidents et les établissements
à l'origine de l'inscription. Aucune attestation écrite ne peut
être délivrée. Pour une entreprise, le dirigeant devra se
déplacer en personne avec un document prouvent sa qualité de dirigeant.
I - LE FICHIER CENTRAL DES CHÈQUES IMPAYÉS (FCC)
Le Fichier central des chèques impayés (FCC) été
créé en 1955. Ce fichier géré par la Banque de France
est celui dans lequel figurent toutes les personnes frappées d'une interdiction
d'émettre des chèques que cette interdiction soit bancaire ou
judiciaire ainsi que les personnes ayant fait un usage abusif de leur carte
bancaire.
1 - Les interdits bancaires
Sont interdits bancaires tous ceux qui ont émis des chèques sans
provision sans avoir procédé à la régularisation
des incidents.
Lorsque le titulaire d'un compte (ou son mandataire) émet un chèque
sans provision, il est interdit de chéquier pendant 5 ans et ce tant
qu'il n'a pas régularisé le ou les incidents et ce, dans toutes
les banques.
La régularisation peut se faire de trois manières (avec le paiement
éventuels de timbres fiscaux) :
- remise à la banque du ou des chèques impayés (ce qui
prouve que le bénéficiaire a été remboursé,
- paiement du chèque ou des chèques lors d'une nouvelle présentation,
- blocage de la provision correspondante aux sommes dues afin de permettre le
paiement du chèque ou des chèques initialement rejetés.
Le blocage de la provision consiste à prélever sur le compte une
certaine somme en l'affectant sur un compte à part afin de permettre
le paiement des chèques lors d'une nouvelle présentation (c'est
la méthode la plus rapide).
2 - Les interdits judiciaires
Sont interdits judiciaires, ceux qui ont été condamnés
par un tribunal et qui ne peuvent de ce fait disposer de chéquier pendant
un certain temps.
3 - Les usages abusifs de cartes bancaires
Par ailleurs, le fichier central des chèques regroupe, en accord avec
le groupement des cartes bancaires "CB", les décisions de retrait
de cartes bancaires pour usage abusif prises par les établissements adhérant
à ce groupement.
4 - La diffusion des informations
La Banque de France informe sélectivement les établissements teneurs
de comptes des interdictions bancaires éventuellement prononcées
à l'encontre de leurs clients par des confrères. Ces interdictions
sont immédiatement déclarées à la Banque de France,
dès le premier incident. La Banque de France a été légalement
autorisée à interroger le Fichier des comptes bancaires (Ficoba),
géré par la direction générale des Impôts,
afin d'identifier l'ensemble des comptes détenus par un interdit de chèque
; elle informe également de la même manière les établissements
des régularisations opérées par leurs clients sur leurs
autres comptes.
II - LE FICHIER NATIONAL DES CHÈQUES IRRÉGULIERS (FNCI)
La Banque de France est chargée d'informer toute personne sur la régularité
de l'émission des chèques qu'elle est susceptible d'accepter pour
le paiement d'un bien ou d'un service. Le FNCI centralise les coordonnées
bancaires, transmises par les établissements teneurs de comptes, de tous
les comptes ouverts au nom d'une personne frappée d'une interdiction
d'émettre des chèques, des comptes clos, ainsi que les oppositions
pour perte ou vol de chèques.
La Banque de France a mis en place le Centre national d'appel des chèques
perdus ou volés qui permet aux détenteurs de chéquiers
de déclarer par téléphone (08 36 68 32 08) la perte ou
le vol de leur chéquier au FNCI dès le constat de l'incident,
notamment les jours de fermeture des agences bancaires. Les informations sont
effacées à l'issue d'un délai de 48 heures ouvrées
si elles n'ont pas été confirmées par la déclaration
de l'opposition par l'établissement teneur du compte.
La Banque de France a délégué à la société
Mantis la mise en oeuvre des procédures de consultation du FNCI. Le service
d'accès au FNCI est diffusé sous l'appellation Resist.
À la fin décembre 1995, 28 000 commerçants étaient
abonnés au système. Lorsqu'un commerçant utilise une machine
qui imprime automatiquement le montant du chèque correspondant au montant
des achats effectués, la consultation du fichier RESIST s'effectue la
plupart du temps en même temps.
III - LE FICHIER NATIONAL DES INCIDENTS DE REMBOURSEMENT DES CRÉDITS
AUX PARTICULIERS (FICP)
Le FICP est aussi géré par la Banque de France et recense les
informations sur les incidents de paiement liés aux crédits non
professionnels.
Au bout de trois échéances de crédit impayées et
après mise en demeure laissant au débiteur 1 mois pour régulariser
sa situation, l'établissement de crédit est tenu de déclarer
l'incident à la Banque de France. L'inscription au sein du fichier est
maintenue jusqu'à régularisation des incidents et à défaut
pendant 5 ans.
Figurent également dans ce fichier les personnes ayant bénéficié
de mesures conventionnelles ou judiciaires de traitement des situations du surendettement
et ce, pendant toute la durée du plan conventionnel ou des mesures prises
par un jugement.
Les établissements bancaires et de crédit ainsi que les services
financiers de La Poste, peuvent se faire communiquer les informations contenues
dans ce fichier avant d'accorder un crédit.
IV - LE SERVICE CENTRAL DES RISQUES
Le service central des risques assure périodiquement le recensement des
crédits consentis au-delà d'un certain seuil par les établissements
de crédit à chacune de leurs entreprises clientes ainsi que celui
des créances arriérées de cotisations de Sécurité
sociale et d'allocations familiales.
Diffusés auprès des établissements déclarants,
les résultats de cette centralisation leur permettent de connaître
l'endettement total, par catégorie de crédits, contracté
en France par leur clientèle.
V - LE FICHIER BANCAIRE DES ENTREPRISES (FIBEN)
Dans cette banque de données, figurent les personnes morales ou physiques
présentant un intérêt économique et financier et
domiciliées en France métropolitaine ou dans la Principauté
de Monaco.
Outre une centrale de données comptables et financières, Fiben
incorpore le Fichier des incidents de paiement-effets.
Ce fichier permet de connaître, pour les entreprises qui y sont recensées,
le chiffre d'affaires, la côte de crédit et la cote de paiement.
VI - LE FICHIER DES INCIDENTS DE PAIEMENT-EFFETS
La Banque de France est chargée de centraliser les incidents de paiement
concernant les instruments autres que le chèque.
Les incidents enregistrés sont signalés, sous une forme regroupée,
à l'ensemble des établissements déclarants.
La Banque de France aide ainsi les établissements de crédit à
apprécier plus exactement la situation des affaires qui sollicitent leur
concours.
Le FIchier Bancaire des Entreprises (FIBEN) : une base de données au service
des établissements de crédit
La Banque de France gère le fichier bancaire des entreprises (FIBEN)
qui centralise des informations collectées auprès des entreprises,
des banques et des greffes des tribunaux de commerce. Ainsi, 3 500 000 entreprises
et 2 500 000 dirigeants sont actuellement recensés dans cette base de
données.
À partir de ces informations, elle attribue une cote qui reflète
la capacité des entreprises et groupes à honorer leurs engagements
financiers à un horizon de 3 ans. Cette cotation est communiquée
systématiquement à l'entreprise concernée, qui peut demander
les explications qu'elle juge utiles auprès de la Banque de France.
Seuls les établissements de crédit et les administrations à
vocation économique ont accès à la base de données
FIBEN depuis 1982. Les informations collectées et retraitées,
qui composent le fichier, constituent pour eux des données importantes
d'analyse du risque, d'outil de décision et de suivi des entreprises.
Les entreprises peuvent obtenir des explications sur leur cotation auprès
du service des entreprises d'une implantation de la Banque de France
Les établissements de crédit peuvent accéder à
FIBEN en contactant l'assistance clientèle FIBEN au 01 42 92 23 51 ou
fiben@banque-france.fr
Fichier des incidents de paiement caractérisés
Art. L. 313-6. -
Les règles relatives au fichier des incidents de paiement caractérisés
sont fixées par les articles L. 333-4 et L. 333-5 du code de la consommation,
ci-après reproduits :
« Art. L. 333-4. - Il est institué un fichier national recensant
les informations sur les incidents de paiement caractérisés liés
aux crédits accordés aux personnes physiques pour des besoins
non professionnels. Ce fichier est géré par la Banque de France.
Il est soumis aux dispositions de la loi no 78-17 du 6 janvier 1978 relative
à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.
Les établissements de crédit ainsi que les services financiers
de La Poste sont tenus de déclarer à la Banque de France les incidents
visés à l'alinéa précédent.
Lorsque la commission instituée à l'article L. 331-1 a vérifié
que le débiteur qui l'a saisie se trouve dans la situation visée
à l'article L. 331-2, elle en informe la Banque de France aux fins d'inscription
au fichier institué au premier alinéa du présent article.
La même obligation pèse sur le greffe du juge de l'exécution
lorsque, sur recours de l'intéressé en application du deuxième
alinéa de l'article L. 331-3, la situation visée à l'article
L. 331-2 est reconnue par ce juge.
Le fichier recense les mesures du plan conventionnel de redressement mentionnées
à l'article L. 331-6. Ces mesures sont communiquées à la
Banque de France par la commission. L'inscription est conservée pendant
toute la durée de l'exécution du plan conventionnel, sans pouvoir
excéder huit ans.
Le fichier recense également les mesures prises en vertu des articles
L. 331-7 et L. 331-7-1 qui sont communiquées à la Banque de France
par le greffe du juge de l'exécution. S'agissant des mesures définies
à l'article L. 331-7 et au premier alinéa de l'article L. 331-7-1,
l'inscription est conservée pendant toute la durée d'exécution
de ces mesures, sans pouvoir excéder huit ans. S'agissant des mesures
définies au troisième alinéa de l'article L. 331-7-1, la
durée d'inscription est fixée à huit ans.
La Banque de France est seule habilitée à centraliser les informations
visées aux alinéas précédents.
Les organismes professionnels ou organes centraux représentant les établissements
visés au deuxième alinéa sont seuls autorisés à
tenir des fichiers recensant des incidents de paiement.
La Banque de France est déliée du secret professionnel pour la
diffusion, aux établissements de crédit et aux services financiers
susvisés, des informations nominatives contenues dans le fichier.
Il est interdit à la Banque de France, aux établissements de crédit
et aux services financiers de La Poste de remettre à quiconque, copie,
sous quelque forme que ce soit, des informations contenues dans le fichier,
même à l'intéressé lorsqu'il exerce son droit d'accès
conformément à l'article 35 de la loi no 78-17 du 6 janvier 1978,
sous peine des sanctions prévues aux articles 43 et 44 de la même
loi.
Art. L. 333-5. - Un règlement du comité de la réglementation
bancaire et financière, pris après avis de la commission nationale
de l'informatique et des libertés et du comité consultatif institué
par l'article 59 de la loi no 84-46 du 24 janvier 1984 fixe notamment les modalités
de collecte, d'enregistrement, de conservation et de consultation de ces informations.
»